Une nouvelle journée commence [Peter]

[Et voilà cher Pete, c'est fait ]

Neuf heures sonnaient à l'énorme horloge du salon des Deveaux. Simone était là depuis une heure déjà, souhaitant s'entretenir un peu avec son père avant que Peter n'arrive pour prendre la relève. Quant à elle, son travail l'attendait... Elle appréhendait un peu sa visite à Isaac, même si c'était obligatoire : son patron ne serait pas très content d'elle si pour une simple histoire de coeur il n'avait pas les tableaux qu'il souhaitait voir exposés dans sa gallerie ! Et Simone le comprenait... Il ne fallait pas mélanger travail et amour, mais dans le cas des deux jeunes gens c'était une chose tout à fait difficile. Voire impossible.

Isaac se droguait, et commençait à devenir dingue. Il peignait des toiles qu'il ne voulait pas voir partir ensuite, disant qu'il devait les garder au moins jusqu'à ce que "ça se produise", pour être certain qu'il avait raison. Etait-il en train de croire qu'il pouvait peindre le futur ? Il ne l'avait pas dit à sa petite amie, pas clairement du moins, mais ça se sentait au son de sa voix et à ses expressions... Simone souffrait de cette situation. Elle souffrait de voir l'homme qu'elle aimait complètement défoncé et à côté de la plaque presque à chaque fois qu'elle venait le voir dans son atelier. Mais que faire contre ça ? Lui payer une seconde désintox ? Serait-ce bien utile ? Il faudrait qu'elle y réfléchisse plus posément, mais là ce n'était pas vraiment le moment de songer à tout cela.

La sonnette de la porte retentit et Simone eut un fin sourire. Elle enleva ses gants de vaisselle et se dirigea vers l'entrée. Ca ne pouvait être personne d'autre que Peter.

Le jeune homme, dont elle était l'aînée de deux ans, était l'aide-soignant à domicile de son père depuis pas mal de temps déjà. Il avait d'autant plus souhaité s'occuper de Charles que ce dernier était un ami de la famille Petrelli. Il prenait donc son rôle auprès du malade plus à coeur que les autres, et l'attention qu'il lui portait avait ravi Simone au plus haut point. Il était à l'écoute, savait détendre Mr Deveaux avec de la lecture et quelques blagues de temps en temps. Charles n'aurait pas pu avoir meilleur aide-soignant, et Simone en était tout à fait consciente. Elle détestait penser à ce terrible instant qui approchait pourtant à grands pas, mais elle souhaitait vraiment que Peter soit là jusqu'au bout. Pour son père, et pour elle.

- J'arrive ! lança-t-elle avant de rejoindre la porte et de l'ouvrir en grand.

Peter Petrelli était bien là et lui souriait. Elle n'aurait su dire ce que cela produisait en elle, de voir un tel sourire s'afficher sur ce visage. Depuis que sa relation avec Isaac n'allait plus vraiment, Simone s'était tournée vers Peter, qu'elle avait appris à connaître au fur et à mesure de leurs discussions. Ses soucis, elle ne les racontait pas à Isaac : il était inutile d'espérer un peu d'aide de sa part, il était devenu trop dépendant de la drogue. Il était obsédé par ses peintures et ne voyait plus rien d'autre. En revanche, Peter était toujours là et quand Simone ne se sentait pas très bien, il le savait. Il le devinait, et lui demandait de lui parler. Son réconfort était aussi précieux qu'un lingot d'or pour une personne sans revenus.

- Salut, dit-elle plus doucement en répondant à son sourire. Entre, je t'en prie !

Simone s'effaça un peu pour laisser Peter faire quelques pas en avant puis referma la porte derrière eux. Enfin, elle se tourna vers lui.

(Et me voici .)

Un toit... les yeux fermés... une respiration... les yeux ouverts... la chute dans le vide... le don de voler... la sensation de se sentir libre comme jamais... le réveil dans la vrai vie. Son cadran venant de sonner. Depuis un moment, Peter faisait constamment le même rêve ou il se voyait en train de voler dans les airs tel Superman. Malgré qu'il commençait à croire de plus en plus qu'il avait ce fameux pouvoir, il gardait cela pour lui. Après, n'était-ce pas juste un rêve?

*Peut-être bien.*, pensa-t-il essayant de se convaincre sans grand succès

Se levant de son lit, il alla prendre une douche afin de mieux pouvoir se réveiller et par habitude. Après s'être habillé, un chandail blanc à manches longues accompagné d'un jeans noir, il alla prendre son petit déjeuner; café et oeuf. Il aurait pu manger mieux, mais il n'avait pas trop faim. Repas terminé, il prit son manteau d'à peu près même couleur que son chandail et s'en alla de chez lui. Destination; le boulot. N'ayant pas de voiture, même s'il aurait pu en avoir une, il prit un taxi qui passa dans la rue.

*...*, aucune pensée

Lunettes de soleil aux yeux, il regardait le ciel et s'était mis à penser sur le même rêve qu'il faisait nuit après nuit. Il ne se rendit même pas compte. Au moment ou son imagination prenait totalement le dessus sur le monde réel, le chauffeur de taxi lui dit qu'il était rendu et le montant qu'il lui devait. Payant l'homme, il sortit du véhicule et se dirigea vers le Bulding Devaux ou, depuis un bon moment, il prenait grand soin d'un ami de la famille soit monsieur Charles Deveaux. De la parenté de cet ami, il y avait sa fille unique qu'il connaissait depuis qu'il était devenu l'aide-soignant de son père. La première fois qu'il l'avait vu, il avait eu du mal à retirer son regard de sur elle et de ses yeux qui l'hypnotisait comme personne d'autre l'avait fait auparavant. À l'intérieur de l'ascenseur du grand batîment, il ne peut s'empêcher de repenser à mademoiselle Deveaux qui fait battre son coeur. Au tout début, il avait cru à un simple attirement, mais il était devenu évident que c'était plus pour lui. Malheureusement, il avait apprit qu'un certain Isaac l'avait déjà conquise, mais il ne désespérait pas pour autant gardant la foi.

*Je me demande si elle est là aujourd'hui.*, se demanda-t-il en pesant sur la sonnette de la porte d'entrée

Habituellement, elle était là pour lui ouvrir, mais il était arrivé des jours ou ça n'avait pas été le cas. Il avait donc une clé en sa possession en ces moments-là. En tout cas, il n'attendit pas longtemps entendant un très faible <<j'arrive>> de l'autre côté de la porte. Plus il entendait les pas des talons hauts de la demoiselle, plus il sentait son coeur battre en lui. C'était sûr et certain, il l'aimait profondément et intensément. Pourtant, il ne pourrait jamais lui avouer tout cela puisqu'il était bien trop timide pour faire un tel acte. Des fois, il lui arrivait de penser qu'à cause de son fameux problème, il terminerait sa vie seul même s'il avait déjà eu une ou deux petites amies par le passé, mais à chaque fois il se reprenait.

*Tout le monde à son âme soeur et je trouverais la mienne.*, se dit-il seulement

C'est alors, plongé dans ses pensées, qu'il vit la porte de l'appartement s'ouvrir devant lui. Devant lui se trouvait Simone et il ne put s'empêcher de lui sourire. Elle était si belle, mais avait aussi tant de problèmes comme tout le monde. En particulier, son petit ami Isaac était un bédéiste reconnu de par ses magnifiques dessins, mais était aussi un drogué qui avait raté sa première cure de désintoxication qu'elle lui avait payée. Il en avait vraiment été désolé pour elle lorsqu'il l'apprit.

''Bonjour. Merci.'', répondit-il seulement

Entrant à l'intérieur de l'endroit, Pete regarda Simone refermer la porte sr son passage. À nouveau, lorsqu'il capta son regard, il ne put qu'être comme hypnotisé, mais il arrivait quand même à être quelque peu lui-même. De plus, il pouvait lire toute la peine et toute la tristesse qu'il y avait dans ses yeux à cause de son père souffrant.

''Comment va-t-il aujourd'hui?'', lui demanda-t-il alors afin de predre des nouvelles de Charles qui comptait aussi pour lui

C'était dans ces moments-là qu'on pouvait comprendre à quel point Peter pouvait s'avérer important dans la vie de Simone. Quel autre aide-soignant se serait senti aussi concerné par l'état de santé de son père ? Oh bien sûr, quelqu'un de différent aurait posé cette même question, à savoir "Comment va-t-il aujourd'hui ?"... Mais pas avec le même ton de voix, pas avec ce regard qui faisait passer toute l'amitié qui existait entre les deux hommes. Charles était une personne sociable et sympathique, et même cloué à un lit, se sachant près de la mort, il continuait à accueillir ses visiteurs avec le même sourire que dix ans auparavant. Peter et lui avaient eu de maintes occasions pour parler, les jours où Charles n'était pas trop fatigué pour tenir une longue conversation. Ils étaient devenus si proches que le jeune homme ne demandait plus de ses nouvelles simplement parce qu'il s'agissait de son patient, mais parce qu'il s'agissait d'un ami.
Simone avait peur de perdre son père. Pourtant, elle savait que c'était quelque chose d'inévitable et que bientôt, il la quitterait pour un monde meilleur. Cette pensée ne la réconfortait pas sincèrement, même si à partir de cet instant fatidique, Charles ne souffrirait plus. Elle aurait pu se tourner vers Isaac... Oui, elle aurait pu.

*Seulement il ne sait pas m'écouter et est incapable de me dire les mots qu'il faut pour que je me sente mieux. Quel petit ami cela fait de lui ? Est-ce que je vais devoir rester encore plus longtemps avec un homme qui ne me prête même plus la moindre attention et qui n'a d'yeux que pour sa drogue ?*

La question n'avait pas encore de réponse. La jeune femme y réfléchissait, mais jamais elle n'arrivait à prendre de décision concluante. Si elle laissait tomber Isaac, il se renfèrmerait encore plus sur lui et n'aurait alors plus aucune chance de sortir un jour de cet enfer qu'était la drogue. Et si Simone restait avec lui, c'était sa propre vie qu'elle foutrait en l'air. Oui, elle aimait Isaac, mais comment être bien quand l'attention que vous portez à une personne n'est pas - ou du moins n'est plus - réciproque ?

Allez savoir pour quelle raison la douceur de la voix de Peter emmenait Simone vers de telles pensées. Peut-être parce qu'elle voyait en lui celui qu'elle aurait aimé avoir pour compagnon. Peut-être parce que les qualités que pouvait avoir Peter manquaient cruellement chez Isaac. Lui, il ne lui demandait jamais comment se portait Charles, et pourtant il aurait pu devenir son beau-fils... Le jeune Petrelli n'était à la base que l'aide-soignant de Mr Deveaux, et il semblerait qu'il serait beaucoup plus touché par sa mort qu'Isaac. Etait-ce quelque chose de logique ? Non, ça n'aurait jamais du se passer comme ça. Simone voulait un véritable amour, par une relation destructrice.

Pourtant, n'était-ce pas ce qu'elle avait eu jusqu'à aujourd'hui ? Dire que le couple qu'elle formait avec Isaac n'avait été que deux ans de bonheur serait un terrible mensonge. Simone se souvient encore de la douleur qu'elle avait ressenti à chaque fois qu'elle avait trouvé Isaac gisant sur le sol, complètement défoncé. Il avait même failli lever la main sur elle après avoir un peu trop forcé sur la dose. Bien entendu, Simone ne s'était pas laissée faire et cet "incident" l'avait motivée à payer une cure de désintoxication à son petit ami, et ce même si ce dernier n'en voulait pas. Comme elle avait pu s'y attendre, Isaac n'avait pas apprécié ce geste et il avait fallu plusieurs semaines pour qu'il daigne accepter cette fatalité. Plusieurs semaines et... un ultimatum duquel Simone avait failli ne pas sortir vainqueur.

*Et tous ces longs mois après, ça n'a strictement rien changé. Il est complètement à côté de la plaque, il ne me voit plus... Il passe tout le fric qu'il gagne dans l'achat de sa foutue drogue. A quoi ça servirait que je lui offre une seconde cure ? Si c'est pour qu'il replonge à nouveau je préfère encore le laisser faire !*

Dure décision. Mais c'était la meilleure à prendre. Simone aimait son petit ami, mais pas assez pour se mettre sur la paille alors qu'il ne tentait aucun effort...
La jeune femme décida de ne pas écouter ses pensées et se concentra à nouveau sur la situation actuelle. Son père. Peter. C'était tout ce qui comptait pour l'instant, et ses soucis avec Isaac finiraient bien par être résolus...

- Il va bien, assura Simone en hochant positivement la tête. Enfin, disons que son état semble stable... Tu sais, il dort encore et je ne commence pas le travail avant une petite heure, qu'est-ce que tu dirais d'aller vérifier tout ça pendant que je nous prépare un peu de café ?

Elle esquissa ensuite un fin sourire, celui qu'elle affichait habituellement lorsque la conversation portait sur son père mourant. C'était dur pour elle, savoir qu'une personne qui avait été si proche d'elle tout au long de sa vie allait la quitter. Savoir que son décès ferait de Simone une orpheline. Quand cet instant arriverait, elle aurait besoin de soutien. Et elle savait que ce ne serait pas avec Isaac qu'elle le trouverait.

(Au juste, à propos de papy Deveaux, ce n'est pas sûr qu'il meure. Si on trouve quelqu'un pour le faire, mais surtout avant un Mister Linderman, il a de bonnes chances de pouvoir s'en tirer.)

Charles allait bien. Du moins, aussi bien que ses bons jours ou il ne souffrait pas trop et, apparemment, ou une très grande partie de la journée il dormait. À chaque fois, son visage était un peu comme le visage d'un mort sauf que la différence était qu'il respirtait encore et ça paraissait par les quelques appareils qui étaient de chaque bord de son lit. À chaque fois qu'il le voyait ainsi, Peter ne pouvait que ressentir le mal qui le rongeait de plus en plus à mesure que les jours s'écoulaient. Il aurait bien voulu partager la peine et la souffrance dont ses proches et lui subissaient, mais il n'en avait pas le pouvoir. Le seul qu'il avait, pour l'instant, était celui de l'apaiser et de le veuiller comme il le pouvait.

*Personne ne devrait souffrir ainsi. À chaque fois que je le vois couché dans son lit comme s'il était mort, ça me fait de la peine pour elle et pour lui.*, pensa-t-il

Pour en revenir à la suite des paroles de la demoiselle Deveaux, puisqu'elle ne s'était pas arrêtée juste principalement sur l'état de santé de son père, il ne put refuser la proposition d'avoir un peu de café venant de sa part. En plus de pouvoir mieux être réveillé par une boisson énergisante, mais aussi bonne étant préparé par celle qui le faisait, il pourrait discuter avec cette dernière sur tout et sur rien.

''Oui, s'il-te-plaît. Ça serait vraiment bien.'', répondit-il seulement accompagné d'un sourire

Regardant Simone se diriger vers la cuisine, Pete s'en alla rejoindre Charles allité dans son lit. Couverture jusqu'aux aisselles, il l'observa. Il n'avait ni trop chaud, ni trop froid. Il vérifia tout ce qui devait être vérifier (on passe les détails, mais faut dire que je ne m'y connais pas trop dans ces moments-là). Un rayon de soleil s'infiltrant peu à peu dans la pièce, il leva les yeux sur le-dehors que lui présentait la vitre fermée à carreaux. Le ciel était d'un bleu pâle agréable ou des nuages de toutes les formes avançaient en ligne droite vers l'est. C'était beau. Revenant tout de suite à son patient, mais aussi ami de la famille, il observa son air neutre à nouveau. Serait-ce une de ses bonnes journées aujourd'hui? Se réveillerait-il pendant plus d'une heure au bout de plusieurs? D'autres questions sans réponses lui venant en tête.

[Oui, j'y avais songé, j'ai vu que les persos de la série décédés au cours de la saison n'étaient pas forcés de mourir ici ^^ Heureusement pour moi d'ailleurs mdr xD Mais bon, comme dans mes posts je respecte les pensées de mon perso... Pour Simone son père est bel et bien en train de mourir ^^ ]

Simone acquiesça, faisant comprendre à Peter qu'elle allait s'occuper du café pendant que ce dernier irait voir son père. En général quand il arrivait - et que la jeune femme était présente pour le voir faire - il se contentait de regarder les nombreuses machine auxquelles Charles était branché, et surveillait si tout était normal. Simone stressait d'autant plus qu'elle ne comprenait pas vraiment comment tout ça fonctionnait, mais Peter était présent et très attentif, alors il n'y avait pas vraiment lieu de s'inquiéter plus qu'elle ne le faisait déjà. Trop de choses pesaient sur les épaules de Simone en ce moment, et même si elle n'était pas du genre à se plaindre de quoi que ce soit, elle sentait que tout dérivait... Son père, Isaac qui recommençait à ne plus pouvoir se passer de sa came, et ses sentiments de plus en plus flous envers l'aide-soignant qui se trouvait maintenant dans la chambre de Charles.

Un peu absente, trop plongée dans ses pensées, Simone prit la boîte à café et plongea la cuillère dedans, mettant ensuite la poudre marron dans le filtre. Lorsqu'elle démarra la cafetière, l'objet fit un bruit bizarre auquel elle était habituée, mais ça ne l'empêcha pas de songer pour la énième fois qu'il serait peut-être temps de jeter cette antiquité pour acheter une cafetière digne de ce nom. A chaque fois, la jeune femme oubliait, ou bien elle traînait dans les magasins mais n'avait pas vraiment le temps de bien comparer les prix. Donc, elle repoussait à plus tard et finalement... ben ce truc sensé faire du café était toujours là. Heureusement pour Simone, il était peut-être vieux mais toujours opérationnel, et ce qui en ressortait était bel et bien du 'café' et non un pur jus de chaussette. Quoi que ça aurait pu être marrant de voir la tête de Peter après la première gorgée.

Un sourire se dessina sur ses lèvres à cette pensée alors qu'elle sortait deux tasses du meuble en bois poli, juste au-dessus de sa tête. Elle réfléchit à rejoindre le jeune aide-soignant auprès de son père pendant que la machine à café faisait son boulot, mais elle se dirigea finalement vers la fenêtre de la cuisine et ouvrir un peu plus les stores. Un beau soleil envahit la pièce, et Simone fut étonnée de la beauté du ciel à cet instant précis : les nuages bougeaient vite et étaient tous très différents, de quoi s'amuser à trouver des formes existantes... Qu'est-ce qu'elle avait pu en passer des heures, avec son père, à pratiquer cette activité ! Souvent, quand elle était enfant, ils sortaient dans l'un des nombreux parcs de la ville, ne prenant qu'une couverture avec eux, qu'ils étendaient sur l'herbe verte une fois arrivés à destination. Ils s'y couchaient et regardaient les nuages, chacun annonçant ce à quoi il lui faisait penser. "Regarde papa, on dirait un chien !" "Oh, et tu as vu celui-là, ma puce ? Tu ne trouves pas qu'il ressemble à une baleine ?"... Et ainsi de suite jusqu'à ce que l'heure du repas arrive, ou jusqu'à ce que les nuages cèdent la place à un ciel uniformément bleu...

Une larme roula sur la joue de Simone, mais elle s'en rendit à peine compte, tellement plongée dans ses souvenirs que même le bruit des pas de Peter, qui entrait alors dans la cuisine, ne la ramenèrent pas à la réalité.

(Oui, tu as raison. Une chance que j'ai pas encore rencontré Matt le policier parce qu'avec la pensée à propos du jus de chaussette, je serais partit aussi vite que je suis arrivé.)

Depuis son plus jeune âge, Peter avait toujours été très sensible aux émotions et sentiments des autres. Tel un récepteur de compréhension, il était, en quelque sorte, quelque peu normal qu'il ait prit la route d'aide aux personnes en difficulté. Près de Charles, il l'observait en silence ou plutôt en lui parlant en plus grande partie. Il lui racontait les nouvelles de la journée du journal qu'il avait amené et qu'il lisait pour lui tout en y apportant des commentaires sur tel ou tel chose. Depuis qu'il avait été engagé pour s'occuper de monsieur Deveaux, il avait toujours apprécié qu'il fasse cela. Il se rappela lorsqu'il était en chaise roulante et qu'il amenait sur l'immense balcon se trouvant juste en arrière et ou une serre avait été amenagée depuis des années, peut-être même avant sa naissance. En repensant au moment ou il l'avait vu la première fois, il se rappela qu'il avait été grandement hypnotisé par Simone. Dès qu'il avait croisé ses yeux d'émeraude, il avait senti son coeur battre à une folle allure; il savait qu'il avait eu le coup de foudre pour elle.

*Il est chanceux de l'avoir à ses côtés et qu'elle aime autant qu'elle aime. Il devrait faire plus attention à elle, ce n'est pas à chaque jour que l'on trouve une perle dans l'océan.*, pensa-t-il à propos du petit ami de celle qu'il aimait

En parlant d'Isaac, il savait juste qu'il peinturait merveilleusement bien, qu'il dessinait une bande-dessinée dont un numéro paraissait à chaque mois, mais aussi qu'il était accro à la cocaïne. Il avait aussi apprit qu'il avait eu une cure de désintoxication payée par sa belle, mais qu'il était retombé dans la poudre à peine quelques temps après être sortit du centre d'ou il avait été placé. À ce moment-là, lorsqu'il l'avait apprit, il avait essayé du mieux qu'il avait pu de la consoler, mais elle était restée toutefois quelque peu de glace. Elle voulait se montrer forte et ça paraissait. Toutefois, il ressentait toutes les émotions de tristesse, de mélancolie, mais aussi de colère qu'elle avait eu en elle à ce moment-là.

*Elle souffre vraiment de tout ça. Si seulement je pouvais faire plus pour elle.*, se dit-il

Cela faisait un bon trente minutes que la demoiselle a la peau basanée n'était pas revenue. Ce n'était pas qu'il désirait ardement son café promis de la femme d'affaire, mais il commençait à s'inquiéter pour elle. Il le savait, il le sentait; elle était de plus en plus soucieuse par Isaac, mais surtout par le sort de son père dont la vie le quittait peu à peu. Il était si désolé pour elle. Il aurait voulu tant l'aider, mais il ne savait pas trop comment à part lui apporter son soutien moral comme le ferait un bon ami. Observant Charles et voyant qu'il allait bien, il s'en alla dans la cuisine. Ce fut à ce moment-là qu'il vit Simone à la fenêtre. Quelques larmes perlaient sur ses joues. Un mouchoir dans ses poches, il le prit et s'approcha d'elle.

''Qu'est-ce qui ne va pas?'', lui demanda-t-il en lui tendant le mouchoir